LE MONDE | 05.03.04 | 14h33
Une Europe au climat sibérien, une Amérique transformée en désert, le Bangladesh inondé, des migrants par millions, des guerres, l'effondrement de l'économie mondiale... Telles pourraient être les conséquences du changement climatique, selon un rapport commandé par le Pentagone en 2003. Ce scénario impressionnant a été écrit par un think tank californien à la demande d'un stratège influent de l'état-major de l'armée des Etats-Unis, Andrew Marshall. Mais le document serait sans doute resté confidentiel si les journaux Fortune et The Observer n'en avaient parlé fin février.

C'est que, en prenant le changement climatique au sérieux - et de quelle façon ! -, le texte écrit par Peter Schwartz et Doug Randall, du cabinet Global Business Network, va totalement à l'encontre de la position officielle du gouvernement de M. Bush, qui minore l'importance du problème.

Le document ne satisfaisait-il "pas pleinement les besoins" de M. Marshall, comme l'a indiqué son porte-parole, ou était-il politiquement gênant ? Toujours est-il qu'il serait resté enfoui dans un ordinateur si la presse n'en avait eu vent.

CHOC CLIMATIQUE... DÈS 2010

L'affaire est intervenue peu après qu'une association de chercheurs critiques, l'Union of Concerned Scientists (UCS), a publié une enquête montrant que l'administration de M. Bush manipule l'information scientifique émanant de ses services quand elle ne correspond pas à ses buts politiques (Le Monde du 21 février).

Publié sur Internet après son dévoilement par la presse (www.ems.org/climate/pentagon_climate_change. pdf), le scénario écrit pour le Pentagone est impressionnant. Les futurologues sont partis de l'hypothèse fréquemment évoquée par les scientifiques que le changement climatique pourrait perturber la circulation du grand courant océanique qui fait le tour de la planète. Extrapolant cette possibilité, le texte table sur un choc climatique comparable à celui que la terre a connu il y a huit mille ans - choc qui pourrait advenir, imaginent-ils, dès 2010. La température chuterait alors en Asie, en Amérique du Nord et en Europe, tandis qu'elle augmenterait dans l'hémisphère Sud. La sécheresse s'installerait dans plusieurs grandes régions agricoles, tandis que les tornades se multiplieraient. Les conséquences géopolitiques seraient majeures - c'est précisément cet aspect qui a motivé la commande du Pentagone. Soumise à un climat sibérien, l'Europe plongerait dans la crise. Les Etats-Unis se replieraient sur eux-mêmes, devenant incapables de dégager un surplus agricole. La Chine redécouvrirait les famines et le chaos - et tournerait un œil avide vers la Russie. Les guerres se multiplieraient, afin de conquérir les ressources devenues vitales. "Les Etats-Unis ne sont pas suffisamment préparés" à de tels événements, notent les auteurs.

Hervé Kempf

Cool ! C'est quoi c'bouquin ?

C'est quand même bizarre d'écrire un bouquin tout au conditionnel. L'auteur pourrait au moins faire semblant d'être sûr du scénario ... sinon je vois pas à quoi ça sert.

Mad
PS : le Grand Courant Océanique qui fait le tour de la panète ne serait-il pas multicolor ? Si oui, je pense à quelqu'un ... qui est effectivement en train de se dérégler ! Il est fort l'auteur quand meme !!

Il m'a énervé cet article. Il est titré "Le scénario climatique d'apocalypse... que voulait cacher le Pentagone" et il reprend un rapport qui prévenait dès l'introduction qu'il envisageait les hypothèses les plus négatives, les "worst-case scenarios".

Encore bien joué Le Monde, comment faire du tirage au prix d'une légère désinformation...

un petit mot de jean Marc Jancovici sur le sujet :

- Le Pentagone, donc, a-t-il vraiment dit à Bush qu'il ferait mieux de
s'occuper de Climat que de Ben Laden ? J'ai rajouté dans ma page sur les
courants marins (car c'est de cela qu'il s'agit) un long paragraphe
explicitant et commentant ce fameux "rapport du Pentagone"
(sous-chapitre "Le Pentagone a-t-il dit que le Gulf Stream allait
s'arrêter en 2020 ?" :
http://www.manicore.com/documentation/serre/courants.html

Il y a toujours eu sur la terre des changements climatiques et je ne vois pas en quoi on devrait s'en inquiéter. L'homme s'adaptera. La différence la prochaine fois est qu'il y a des chances que ça soit l'activité humaine qui provoque un réchauffement.
La terre ne va pas fondre non plus !

J'ai juste ?
J'ai faux ?

De toute façon l'homme n'est qu'une parenthèse sur la durée de l'histoire de la terre.
Le gulf stream s'inverse périodiquement et les spécialistes ne sont pas sûr de la prochaine inverison : dans 10 -100 ou 10000ans...

La banquise de l'antarctique a diminué de moitié sur la partie qui fait face à l'amérique du sud et à l'afrique mais a gagné au moins une masse équivalent de l'autre côté et les scientifique ne comprennent pas pourquoi!

On est dans un cycle de réchauffement global c'est sûr et que l'homme y ajoute son grain de sel en plus ou moins n'y changera rien.

Les scorpions, les insectes et autres rongeurs s'adapteront.
Et le corail fera comme il a fait de tout temps et comme le prouvent les relevés fossiles : il migrera + ou - vers le nord et le sud.

En attendant il nous reste le foie gras!

Je ne suis pas tout a fait d'accord avec le "n'y changera rien". A l'heure actuelle on ne sait pas si l'action humaine peut avoir une influence significative sur les changements climatiques qui se produisent periodiquement sur Terre. Esperons seulement que les connaissances en climatologie auront suffisament evoluees pour s'appercevoir a l'avance si il y a une reelle influence.

Sinon la neige a Grenoble je m'en fous, mais j'aimerais bien qu'il neige a Nantes. 'pas ete au ski cette annee moi !

Le n'y changera rien doit se lire de la manière suivante : si grâce à l'homme on gagne 10 à 100 ans sur des cycles de plusieurs milliers d'années(j'ai paumé les chiffres exact dommage) ça n'aura aucune importance pour la terre.
8)
D'un autre côté,
un échange atomique amical de plusieurs centaines ou de milliers de mégatonnes risque de reporter pour longtemps un réchauffement et là on pourra dire que l'homme (s'il existe encore) aura eu un impact sur le climat!

Conclusion : skions tant qu'on peut!