Ode à la poudre
Le hors piste c’est la recherche du beau, du grand ski, de la sensation de glisse parfaite, absolue, en communion avec les éléments. Une sorte d’osmose, d’harmonie entre le corps, la neige et la montagne. Les amoureux de poudreuse sont motivés par la même quête ! La recherche de ces moments privilégiés, instants magiques et sensuels ou le temps semble s’arrêter. Il n’y a pas de mots pour décrire avec justesse et précision les émotions ressenties dans la pratique du free ride.
Mais quand pour la première fois tes spatules deviennent le prolongement de tes membres, quand tes courbes s’enchaînent fluides et régulières dessinant en une caresse la ligne parfaite, dans une neige profonde et moelleuse, quand de rebonds en rebonds tes virages te propulsent à travers des gerbes de neige, quand tout est si parfait que tu flottes sur ce magnifique manteau, onctueux et velouté à souhait, d’un blanc immaculé et vierge de toutes traces, quand la tête pleine de cette féerie, en bas d’un couloir, d’une combe ou d’une face, tu te retournes sur ta trace (Signature éphémère certes, mais narrant tes « exploits » sans tricheries ni compromis et indélébile dans ton esprit). C’est là, les yeux pleins d’étoiles, que tu comprends enfin pourquoi tu fais ça ! Plus qu’au nirvana, dans ces moments, tu es comme touché par la grâce ! Les Pentes du Paradis s’offrent à toi ! Du bonheur !... Encore du bonheur !.... Que du bonheur !
D’un coup tout prend un sens ! Tout est clair dans ta tête : Les galères de tes débuts, le mal aux pieds, le froid et le mauvais temps certains week-ends, les journées passées à t’appliquer sur des pistes sans intérêts pour t’entraîner à effectuer les gestes qui étaient si difficiles et t’exercer à rapprocher tes skis et tes virages, les descentes derrière des groupes avec moniteurs (en tendant l’oreille pour gratter quelques conseils), les heures passées à essayer d’imiter la position de l’un, la gestuelle de l’autre, à dompter la pente et son relief, à skier avec souplesse et élasticité…
Je sais maintenant pourquoi tant d’efforts et de persévérance pour progresser! Pourquoi l’envie de skier (besoin presque vital) est née chez le citadin que je suis. Pourquoi un jour, le gamin que j’étais, s’est mis à rêver en regardant « les nuits de la glisse » et s’est dit : Moi aussi, un jour je ferais ça !
Tout ça pour ça ! Brefs instants de plénitude, de sensations intenses et magiques, où le rêve et la réalité se rejoignent dans les cadres majestueux de nos sommets.
Inconscience, Risques Gratuits ! S’écrient certains ! .... Mais quel pied !
Attention tout de même de ne pas trop s’enflammer ! Pour que la montagne te permette de jouer avec elle et sortir des sentiers battus, il faut savoir rester humble et progresser pas à pas, approchant tes limites sans jamais les dépasser, avoir suffisamment de respect pour elle et de confiance en toi pour faire franchement le geste qu’il faut quand il le faut tout en ayant la sagesse ou le courage de renoncer si tu doutes des conditions.
(Mieux vaux éviter de finir la journée en luge, en hélico ou pire encore…)
La montagne, si généreuse pourtant, sait remettre à leurs places les présomptueux ou inconscients, à qui la beauté de l’instant ou la vanité ferait oublier la réalité de ces dangers.
Bonne Glisse à tous !

Ben dis donc, tu perds pas de temps, inscrit ce matin, que tu nous gratifies déjà d'un beau texte. Continues comme ca, plaisir à lire.

moi aussi ze veux rider!!! zen ai marre de cet hiver qui arrive pas!!! il fait encore trop chaud!!! j'en peux plus!!! d'ailleurs je recommence à réver de ride toutes les nuits... c'est plus de la démangéson à se niveau là...

et entre nous je recommence aussi à contempler mes skis pendant des minutes entières...

Ben voilà vous l'avez trouvé votre éditorialiste

Merci Zornaks pour ce trés beau texte dans lequel beaucoup de citadins se retrouveront, et certainement également un bon nombre des chanceux qui vivent prés des cîmes

T'es pas le seul dont les spatules démangent

Mais il va falloir attendre ... encore !

Beau texte en tous cas, et Damballes a raison : "Ben voilà vous l'avez trouvé votre éditorialiste"

J't'embauche !

Merci pour la proposition mais l'edito est nikel et je ne pense pas etre en mesure de lui approter la moindre amelioration (c'est d'ailleur grace à un de ces articles que j'ai decouvert le site) .

Mais promis, si l'attente douloureuse de ce debut de saison relance mon inspiration je ne manquerai pas de vous en faire part